Rapport de la quatrième visite du centre de rétention administrative de Bordeaux (Gironde)
Le rapport de visite a été communiqué, conformément à la loi du 30 octobre 2007, au ministère de l’intérieur auquel un délai de quatre semaines a été fixé pour produire ses observations.
Synthèse
La Contrôleure générale et quatre contrôleurs ont effectué une visite inopinée (4ème visite) du centre de rétention administrative (CRA) de Bordeaux (Gironde) du 1er au 3 septembre 2021. Les policiers rencontrés se sont montrés transparents et sereins dans l’explication de leurs modalités de travail.
Ce centre, géré par la police aux frontières (PAF), est implanté en sous-sol de l’hôtel de police et n’est accessible que par l’entrée principale du bâtiment, ce qui amène à décliner son identité pour pouvoir se rendre jusqu’aux personnes retenues.
Outre cette difficulté d’accès, le centre dispose d’une superficie très insuffisante (la superficie du CRA est de 420 m² dont 200 destinés à la zone de rétention). Les locaux sont distribués autour d’une cour rectangulaire de 45 m² qui sert de puits de lumière et constitue le seul éclairage naturel pour toute la zone du CRA, atténué par les grilles métalliques qui la ferment par le haut.
La quatrième visite du CRA de Bordeaux a ainsi constaté des locaux toujours inadaptés et indignes tant pour les personnes retenues que pour les fonctionnaires de police.
Le souci de la qualité de prise en charge des retenus et du respect de leurs droits prédominent toujours même si le changement du public accueilli, majoritairement désormais des personnes sortant de détention ou de garde à vue, génère davantage de tensions et de violences. Pour autant, les incidents restent maîtrisés, avec une utilisation rare de la chambre de mise à l’écart.
Les droits et recours des personnes sont respectés et les liens avec les partenaires facilités, que ce soit vis-à-vis de la Cimade, de l’OFII ou du service médical. Les audiences du JLD, en visioconférence au moment du contrôle, ont repris en présentiel dès le mois suivant.
La gestion de l’hôtellerie et de la restauration est conduite dans une même conscience de la difficulté du séjour des personnes retenues et le même souci de limiter les tensions.
Le manque d’activités n’a pas été compensé par l’installation d’agrès dans le patio et d’un baby-foot, hors service au moment du contrôle. Toutefois, les contrôleurs notent le projet d’engager prochainement des jeunes en service civique chargés d’animer la rétention autour d’activités ludiques ou occupationnelles.
Les contrôleurs prennent acte du projet de fermeture du CRA actuel et de la construction d’un nouveau centre dans un autre lieu, d’ici deux ou trois ans.