Rapport de la troisième visite de la maison d’arrêt d’Amiens (Somme)
Le rapport de visite a été communiqué, conformément à la loi du 30 octobre 2007, au ministère de la justice auquel un délai de huit semaines a été fixé pour produire ses observations. A la date de publication de ce rapport, aucune observation n’a été produite.
Synthèse
Construite en 1906, la maison d’arrêt d’Amiens se trouve en pleine agglomération au sein du quartier Nord. L’état général extérieur est relativement bien conservé mais l’intérieur est dégradé, avec des espaces très confinés.
Les personnes détenues, uniquement des hommes majeurs, sont essentiellement des personnes placées en détention provisoire par les juges d’instruction d’Amiens ou condamnées par le tribunal de grande instance (TGI).
La capacité théorique de l’établissement est de 307 places, avec 265 cellules dont 5 individuelles. La maison d’arrêt accueille 525 personnes détenues, 397 hébergés et 5 en semi-liberté (soit un taux d’occupation de 131 %), 36 en placement extérieur et 87 en placement sous surveillance électronique. 415 personnes sont condamnées et 110 prévenues.
Depuis le précédent contrôle de mai 2010, l’établissement a pris en compte de nombreuses recommandations et amélioré le respect des droits fondamentaux.
La surpopulation est en nette diminution depuis six ans et une partie des cellules, bien que toujours exiguës, ont bénéficié d’une rénovation.
L’accès aux soins a bénéficié d’une meilleure coordination ; le partage d’information entre les différents services et l’ouverture d’un hôpital de jour apportent une réponse pertinente pour les patients. Des boîtes aux lettres spécifiques viennent d’être installées.
Les conditions d’attente des familles devant la maison d’arrêt sont meilleures grâce à un abri – mais qui est trop exigu -, et la cantine est désormais normalisée.
D’autres points soulevés lors des précédentes missions n‘ont pas encore été pris en compte comme l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite en qualité de détenu, l’absence d’alarme ou d’interphone dans les cellules et l’absence d’un quartier de semi-liberté.
Les conditions de travail des surveillants ont été sensiblement améliorées, tant en termes de réorganisation accompagnant la baisse de la surpopulation qu’en termes de formation et d’encadrement.
Il est cependant regrettable que la réorganisation n’ait pas été l’occasion d’utiliser les dix-neuf cellules de l’ancien quartier des femmes pour améliorer les conditions de détention des personnes détenues encore trop nombreuses dans les cellules.
Des points nouveaux méritent une attention particulière de la part de l’établissement, comme la problématique des douches, la réfection des cours de promenade qui demeurent vétustes, et l’accès à la promenade pour les patients du service médico-psychologique régional.
Les contrôleurs ont pour autant constaté une prise en charge des personnes détenues plutôt bienveillante dans le souci de pallier des conditions matérielles de détention dégradées.