Rapport de la deuxième visite du centre éducatif fermé de Soudaine-Lavinadière (Corrèze)
Observations du ministère de la justice – CEF de Soudaine-Lavinadière (2e visite)
Suivi des recommandations à 3 ans – Centre éducatif fermé de Soudaine-Lavinadière (2e visite)
Synthèse
En application de la loi du 30 octobre 2007 instituant un Contrôleur général des lieux de privation de liberté, quatre contrôleurs ont effectué une visite inopinée du centre éducatif fermé (CEF) de Soudaine-Lavinadière (Corrèze) du 10 au 13 octobre 2016. Cette mission a fait l’objet d’un rapport de constat qui a été adressé au directeur du CEF le 16 mai 2017. Celui-ci n’a pas émis d’observation à ce jour. Cette visite succédait à une première, effectuée du 8 au 10 août 2011.
Le centre éducatif fermé de Soudaine-Lavinadière, baptisé « Les Monédières » a été construit en 2006 dans un environnement rural et isolé. Il hébergeait six jeunes garçons de 16 à 18 ans lors de la présente visite. L’ambiance générale ressentie a été constamment paisible.
Les observations opérées lors du premier contrôle en 2011 n’ont aujourd’hui plus lieu d’être : la cuisine est correctement tenue, les fiches de poste des professionnels et les diagnostics de prise en charge des mineurs ont été mis en place, l’enseignant a été remplacé.
La structure a su manifestement trouver une vitesse de croisière unanimement appréciée, conséquence d’une direction locale attentive et stable dans le temps, d’une équipe éducative bienveillante et soucieuse du devenir des mineurs accueillis, d’une enseignante disponible et investie, d’un personnel de santé à l’écoute, d’un éducateur sportif dynamique, de maîtresses de maison compréhensives et de veilleurs de nuit empathiques. Une certaine souplesse de fonctionnement prédomine dans la gestion du tabac, l’écoute des conversations téléphoniques ou la possession de « doudous » en chambre. Aucune plainte pour maltraitance, physique ou psychologique, n’a été relevée par les contrôleurs.
Il reste néanmoins quelques voies d’amélioration à emprunter dans la rédaction des écrits professionnels, dans le développement de l’expression collective (des jeunes, mais aussi des professionnels), dans le montage et la pérennisation de projets innovants intra-muros ou à l’extérieur, dans le domaine de l’éducation à la santé, et dans l’association de tous à la conduite du changement. Une certaine dynamique est en effet à maintenir et à cultiver sur le long terme.
La réfection des bâtiments et des mobiliers touchés par une usure précoce – consécutive notamment à l’utilisation de matériaux médiocres – est par ailleurs prioritaire.