Rapport de la deuxième visite du centre de rétention administrative d’Hendaye (Pyrénées-Atlantiques)
Observations du ministre de l’intérieur – CRA d’Hendaye (3e visite)
SYNTHESE
En application de la loi du 30 octobre 2007 instituant le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, trois contrôleurs ont effectué une visite inopinée du centre de rétention administrative de Hendaye. Le rapport de constat rédigé à l’issue de la seconde visite a été communiqué au chef de centre qui a présenté ses observations ; elles ont été reprises dans le présent rapport de visite.
Le CRA de Hendaye est assez comparable à beaucoup d’établissements de cette catégorie : l’ennui y règne, tant pour les personnes retenues que pour les fonctionnaires en poste.
En raison des errements de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, les premières y restent un temps exagérément long lorsque leur éloignement est impossible. Peu d’activités leurs sont offertes pour passer les journées.
Pour des motifs de mobilité ou d’opportunités de carrière, les seconds y sont, pour certains, en poste depuis un temps qui semble les avoir éloignés de toute réflexion sur leurs pratiques professionnelles.
S’ensuit une ambiance tantôt bonhomme conduisant à des tolérances inhabituelles tant pour les retenus – durée et teneur des visites – que pour les fonctionnaires – consommation de nourriture et de produits alcoolisés pendant le service –, tantôt méprisante ou « musclée » à l’égard des personnes retenues : comportements menaçants de la part de certains policiers, imitation des accents étrangers pour répondre aux retenus, moqueries qui ont pu aller jusqu’à imiter au haut-parleur l’appel du muezzin.
De ces dérives découlent des difficultés relationnelles entre les fonctionnaires et les intervenants extérieurs qui pèsent sur la qualité du service de tous.
